Après la grève des éboueurs, "Marseille doit retrouver sa souveraineté", lance le maire Benoît Payan
Après les inondations de ce lundi à Marseille, des milliers de tonnes de déchets se sont déversés dans la mer. La métropole "aurait dû anticiper", déplore Benoît Payan, maire de Marseille ce lundi sur franceinfo.
Après la grève des éboueurs, "Marseille doit retrouver sa souveraineté", a lancé dans la soirée du lundi 4 octobre sur franceinfo le maire PS de Marseille Benoît Payan. "Il reste 3 000 tonnes de déchets et d'ordures non ramassés dans la ville", souligne le maire, alors que la ville a subi aujourd'hui de fortes intempéries qui ont eu pour conséquences notamment qu'une partie de ces déchets se sont retrouvés directement déversés dans la mer. "C'est insupportable."
"Ce qui m'insupporte encore plus, c'est le fait que je ne sois pas, moi, en capacité d'avoir cette compétence" sur la gestion des déchets, regrette le maire. Les déchets de la ville de Marseille sont gérés par la métropole Aix-Marseille-Provence, "à des kilomètres de Marseille sans compréhension de ce qu'il se passe". La ville a "subi pendant une semaine une grève du ramassage des poubelles qui a été insupportable pour tous les Marseillais". Pour Benoît Payan, la métropole "aurait dû anticiper l'alerte orange en mettant le paquet pour ramasser ces milliers de tonnes de déchets sur la chaussée", insiste-t-il."C'est difficile à faire, mais il faut s'en donner les moyens."
"Ne laissez la ville de Marseille comme ça."
Benoît Payan, maire PS de Marseilleà franceinfo
Benoît Payan en appelle aux pouvoirs publics : "Le pluvial, la voirie, le ramassage des déchets, le nettoiement, toutes ces compétences que la ville de Marseille n'a pas, ne peuvent plus nous échapper." Le maire pointe une "situation écologique, environnementale et sanitaire insupportables". "Il faut mettre de l'ordre dans les compétences. Marseille doit retrouver sa souveraineté."
Après les intempéries qui ont touché la ville ces dernières 24 heures, "j'ai demandé au Premier ministre ce soir le classement en catastrophe naturelle de la zone", indique le maire. "On a des situations individuelles qui sont, pour certaines, critiques", ajoute-t-il. "On a besoin de déclencher ça pour les assurances pour que, dans les jours qui viennent, ces familles soient prises en charge."
D'importants dégâts après les intempéries
Ce lundi soir, 271 personnes ont été mises à l'abri. Des gymnases ont été ouverts "pour les personnes les plus vulnérables, pour les personnes qu'on a dû faire sortir de chez elles par prévention ou parce qu'elles ont subi des dégâts considérables", précise Benoît Payan.
Mardi 5 octobre, six écoles sur les 480 de la ville seront fermées. "Elles ont elles aussi subi des dégâts comme beaucoup de bâtiments à Marseille." La municipalité assure qu'elle fait son "possible pour qu'elles puissent rouvrir jeudi". Les familles ont été prévenues, les écoles étant "impraticables".
Pour faire face aux intempéries, "des engins de la sécurité civile" ont été mobilisés, ainsi que "600 marins-pompiers de la ville de Marseille pour être aux côtés des habitants et des habitantes", détaille Benoît Payan. "On a fait de l'urgence."
Le maire de Marseille estime enfin que, "d'ici 48 heures, la situation va revenir à la normale". "Quand on s'y met, quand on travaille, quand on est sérieux, qu'on s'en donne les moyens, on peut réussir, même à Marseille".
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